Chypre et bateau-stop

Toujours à Selifke (Turquie), nous avons encore une journée à patienter avant de prendre le bateau de nuit vers Chypre.

L’embarquement sera assez long. Une fois les contrôles passés nous sommes totalement laissés au dépourvu. Nous rentrons par la même entrée que les camions. Ensuite il faut trouver son chemin dans ce labyrinthe de couloirs et d’escaliers. On se perd et on est loin d’être les seuls. De la visite des machines aux cabines du personnel en passant par les cuisines.
Les connaisseurs se sont rendus directement dans la salle de réception climatisée qu’on trouve finalement bondée et bruyante. Impossible de rester là il faut trouver une autre solution. Dehors, hors de question, il fait beaucoup trop chaud pour l’instant et il fera trop froid au large.
Je trouve enfin l’endroit parfait. Il y a une petite salle cinéma avec des sièges confortables et la clim. Peut-être le seul endroit du ferry où le maître mot est « Silence ».
Nous arrivons au petit matin après une nuit plus confortable que je m’attendais. La suite l’est moins. Seuls deux officiers des douanes sont présents pour contrôler et tamponner les passeports de plusieurs centaines de passagers… La gruge est activité courante et j’aime autant vous dire que ça dure une plombe !

Chypre

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Enfin sortis, nous sommes complètement désorientés par le fait de devoir rouler à gauche, surtout moi puisque je tombe bêtement au bout de quelques kilomètres ! Et oui les Anglais sont aussi passés par là et ça se voit. Le nord de Chypre est toujours turc mais rien à voir avec le continent. Ici ça sent le fric et on se croirait sur la Côte d’Azur.
À un supermarché on rencontre un jeune qui fait l’un des boulots les plus ennuyants que j’ai vu : tenir une pancarte à l’entrée pour dire que les places de parkings sont réservées aux consommateurs. Lui prend ça avec le sourire et tant mieux. Ça lui permet de se faire un peu de sous pendant les vacances.

Dans l’après-midi nous passons la frontière à Nicosie. Ici c’est la Grèce. J’étais loin de m’imaginer revenir en Europe de sitôt ! Et pour la peine, on continue à galérer pour trouver un endroit où dormir. Il n’y a que des grandes maisons, on tente le contact mais c’est peine perdu. Dépités nous nous cachons derrière des arbres dans un parc.

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Depuis quelques jours, voire quelques semaines les choses ne tournent pas rond. On perd de cette énergie positive qui nous mène d’une belle rencontre à l’autre. On se réconforte en se disant que la difficulté précède les bons moments, de très bons moments. Je le sens, la chance va tourner il ne faut pas perdre espoir.

Ce matin je me réveille au son des cloches d’une église, un petit bout de chez moi. J’apprécie énormément les appels à la prière qui rythme nos journées depuis un moment, mais ces cloches m’apportent beaucoup d’énergie pour me lever et commencer la journée.

Nous avons choisi d’aller au plus direct pour traverser l’île, ce qui nous fait traverser le massif du Troodos. Les montées mouillent nos chemises. L’accès à l’eau potable commence à devenir un sérieux problème. Je me rends compte qu’il faut que je transporte plus de réserve avec moi. La descente est quant à elle super belle, la face sud de l’île s’offre à nous. En milieu d’après-midi nous sommes déjà sur la côte. La traversée aura à peine duré deux jours.

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Arrivés à Limassol on ne chaume pas. Les deux Français d’untourdeuxsinges.com m’avaient donné une mine d’informations. Malheureusement trop excités à l’idée d’entrer dans la ville que nous passons devant la plus importante à 15 km du centre où nous partons têtes baissées. Pour la peine à Limassol nous ne voyons qu’une marina. Elle est relativement neuve et accueille majoritairement des Russes au fort pouvoir d’achat. Bien entendu on n’y rentre pas comme dans un moulin, en fait on y entre pas tout court. BIM ! Encore une porte dans le nez. Il se fait tard, nous irons voir le port industriel demain.
Pour ne pas changer aux bonnes habitudes, nous nous retrouvons encore une fois dans une zone urbanisée sans logement… Et oui c’est ça d’avoir choisi cette vie de vagabond. Je n’ose même pas imaginer le prix d’une chambre d’hôtel.
Alors nous flânons dans les rues. Chaque personne qu’on croise, nous n’y allons pas par quatre chemins et demandons du tac au tac s’ils ont un garage ou un jardin pour nous laisser dormir. Parfois ils auraient de quoi recevoir tout un peloton de cycliste mais nos allures doivent les effrayer et nous disent non.
Au bout de quelques heures je vois un club de boxe en contrebas dans une ruelle. Le lieu qui ne vous encourage franchement pas à rentrer de premier abord. On voit un gars à l’accueil, au loin on lui fait signe. Il vient et au premier regard je sens qu’on est tombé sur une bonne personne. Pour lui pas de problème il nous ouvre les portes de son club. Il est désolé de ne pas pouvoir nous accueillir chez lui mais nous dit que si on doit rester plus longtemps il nous trouvera un lieu plus agréable.
Je sens que le vent commence à tourner…
À la fin de l’entraînement nous pouvons profiter tranquillement de toutes les commodités du club.

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Le lendemain matin Marcelo m’avoue qu’il n’a pas beaucoup d’espoir sur le fait de trouver un voilier pour Israël. Il me suit parce que j’ai l’espoir mais il n’y croit pas. Il n’a jamais entendu parler de bateau-stop ou autre. Pour lui c’est peine perdu. RE-BIM ! Prend ça dans les dents. Même ton pote n’y croit pas. Est-ce une raison pour abandonner ? Pas pour moi, je suis peut-être têtu mais j’y crois. J’irai jusqu’au bout avant de renoncer.
Nous passons un accord. Premièrement allons voir le port industriel à deux pas pour se renseigner sur la traversée en cargo. Les 230 € par personne nous laissent tout de même songeur.s..
Deuxièmement allons voir à 15 kilomètres de là la marina St Raphaël où les chances sont plus fortes pour trouver des voiliers. Sur place on a le plaisir de constater qu’il y a un bon paquet de voiliers de tailles standard, sans extravagance. Ce genre de bateau qui ferait bien la traversée jusqu’à Israël.
L’entrée est bien entendue contrôlée. Un policier est derrière son ordinateur. Le contact se passe bizarrement très bien. Il est super-sympa et souriant. On lui demande si on peut rentrer pour parler avec des capitaines. Il nous dit qu’il aimerait bien nous laisser mais qu’il n’y a aucune embarcation qui part ou qui vient d’Israël. Il nous explique que la marina est très chère et que les Israéliens ne viennent jamais à Limassol. Ils préfèrent aller à l’est à Larnaca. Pour preuve de sa bonne foi il nous montre ses registres des bateaux passés, présents et futurs. Ce sont tous des Chypriotes. Avant de partir nous lui demandons une dernière faveur. Larnaca n’étant pas la porte à côté, nous lui demandons s’il peut passer un appel à ses collègues. Il le fait sans aucune hésitation. Après plusieurs minutes d’attente et de doute le verdict tombe : « Ils me disent qu’il y a des bateaux israéliens qui arrivent tous les jours. ». Youpi ! On reprend espoir. Comment le remercier pour son aide. Il ne se rend pas compte que le simple fait d’avoir pu échanger quelques mots nous a fait un bien fou. Après toutes ces portes claquées…
Nous repartons à la salle de boxe pour récupérer nos affaires, en finir avec des problèmes mécaniques à un magasin de vélos puis nous prenons la route à 16h00 où les températures sont plus clémentes.

Le lendemain matin, à 9h00, nous arrivons devant la fameuse marina. Bien sûr l’entrée est gardée. Une dame s’y trouve. Nous essayons d’expliquer la situation, un peu inhabituelle je l’entends, mais elle ne veut rien savoir et ne nous laisse pas entrer. Nous demandons à parler à un responsable mais ça ne change rien. La seule possibilité est de nous mettre à dix mètres devant l’entrée et attendre. Je me dis que c’est mal parti ! Marcelo qui a l’air d’avoir retrouvé espoir s’en va chercher de quoi faire une pancarte.
Au bout de deux minutes un gars se pointe. Il demande à la gardienne ce qui se passe. Delà il vient me voir et me dit de le suivre. Je ne comprends pas. La dame me dit qu’elle surveillera les vélos.
En fait c’est un plaisancier qui vit là à l’année. Grâce à lui je peux prendre contact avec des capitaines. Il m’emmène en fait voir des professionnels qui travaillent entre Chypre et Israël. Les bateaux rentrent souvent à vide et ça serait l’occasion de peut-être pouvoir nous prendre. Je me rends compte que le dialogue est facile avec les capitaines mais ce ne sont pas eux les propriétaires. Ils doivent demander confirmation avant toute affirmation. Je ne sens pas l’affaire et demande à Ivan (ce n’est pas son vrai nom, pour des raisons personnelles il m’a demandé de ne pas le rendre public) s’il peut me présenter à des voiliers privés. Sa réaction est bizarre. Il refuse sous prétexte qu’il n’y croit pas et qu’on serait une charge pour eux. Je lui dis que j’aimerais tenter et qu’au pire ils me diront non. Lui me répond que d’emmener sur son bateau des inconnus ou même des amis pour une traversée se passe dans de bonnes conditions qu’une fois sur cent.
Comment lui expliquer qu’on n’est pas mauvais ? Qu’on veut juste réaliser une expérience enrichissante, un rêve… Je lui prends l’exemple d’un « toit ». Ce « toit » que les gens sur la route nous offrent, parfois. Pour beaucoup ce n’est rien mais pour nous c’est un grand cadeau. On essaye d’en profiter à sa juste valeur. Du tac au tac il me répond de ne pas se soucier et qu’on aura un toit pour la nuit. Déconcerté je n’arrive pas à comprendre. Il me dit qu’il s’occupe de plusieurs voiliers ici et qu’ils sont vides la plupart du temps. Il peut bien nous laisser dormir dans un. Je le suis et il me présente le « Blue Wind » de 16 mètres bleu marine et bois ciré. Du grand luxe. (Pour les plus chanceux qui ont lu mon article dans les premières heures les photos étaient en ligne (Pour des raisons professionnelles et personnelles la famille d’Ivan m’a demandé de les enlever et de changer le nom du bateau). Je n’en crois pas mes yeux. Dire que j’allais prendre l’exemple d’une orange qu’on nous offre parfois sur le bord de la route. Vous imaginez, on serait là à la sortie du parking avec une orange à la main !
Marcelo qui ne savait toujours rien était resté à l’entrée pour faire la pancarte. Il s’était demandé quelle bêtise j’avais encore faite ne me voyant pas avec les vélos à son retour.
En revenant je lui annonce la bonne nouvelle pour la nuit et qu’il y a peut-être deux possibilités d’aller en Israël (1 journée d’attente avant la réponse). Je vous laisse imaginer son étonnement.
Le sourire aux lèvres nous passons devant la sécurité et nous nous installons tranquillement dans notre nouvelle demeure.

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Nous proposons à notre ange tombé du ciel de partager le déjeuner ensemble. Le temps de faire les courses et on prépare une bonne petite salade. Pas de poisson puisque les prix sont exorbitants, étrange sur une île.
Ivan nous avoue qu’il nous avait croisé la veille au Lidl de Limassol à 75 km de là. Quand ce matin il nous a vus il n’y avait pas de hasard il devait nous aider.
L’après-midi il a du travail et nous laisse à nos occupations.

Ne croyez pas que je vais me tourner les pouces en attendant la réponse de demain. Ivan ne veut pas me présenter les bateaux privés, j’irai les voir moi-même. Le fait de dormir ici me donne le laissé-passé de naviguer comme je veux entre les pontons. Je ne vais pas laisser cette chance passer, c’est la dernière. Je pars dans un premier temps repérer les drapeaux israéliens. À mon grand désarroi ils ne sont pas nombreux. Quand j’arrive à prendre contact avec eux c’est souvent pour des refus sauf une fois où au bout de deux minutes ils me disent simplement oui. Ils m’invitent dans la cabine à boire une bière et à converser. En fait ces deux messieurs font un tour de la Méditerranée et retournent à leur port d’attache dans deux mois. Je pense plutôt qu’ils avaient vu en moi de la chair fraîche et de quoi se divertir. Je me sens mal à l’aise et coupe court à la conversation. Avant de partir un d’eux m’offre 10 € pour la contribution de mon voyage… Pour aujourd’hui ça ira on reprendra les recherches demain. J’invite Marcelo à boire un café avec mon billet…
Le lendemain les réponses qu’on attendait tombent, elles sont négatives comme je m’en doutais. Ce n’est pas grave, je ne voulais pas faire ça avec une compagnie.
Petit à petit je fais mon bonhomme de chemin. Parle avec les capitaines et collecte de précieuses informations. D’après eux s’ils n’ont pas de drapeaux israéliens ils ont cependant des drapeaux européens ou américains. De plus s’ils étendent du linge sur le bateau c’est qu’ils ne sont pas chypriotes, donc sûrement Israéliens.
En tout s’écoule trois jours où je fais mes petites enquêtes et attend l’arrivée de nouveaux bateaux. Les refus défilent les uns après les autres pour des histoires de « crew-list » ou de bateau déjà plein. De vraies ou fausses excuses, mais l’essentiel est qu’il y a un flux continu d’arrivées et de départs.

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Le reste de la journée se passe en général entre repos et baignade. Nous sympathisons avec les filles d’Ivan qui sont de passage. Alors qu’on revenait de se baigner, Marcelo passe voir son vélo laissé en évidence à l’entrée, il avait au cas où placé la pancarte dessus. Quelque chose était cette fois griffonné dessus. Il prend d’abord ça pour une blague avant de réaliser que ce n’est pas une bêtise. Il est écrit « Call me +97******** North Star Dock E9 Going to TL on Thuesday ». On en déchiffre que le voilier North Star au ponton E9 part mardi prochain à Tel Aviv.
Je vous laisse imaginer notre excitation ! Nous nous y rendons directement mais personnes à bord. Ce bateau je l’avais déjà repéré. En effet il a toutes les caractéristiques pour être Israélien : le linge sèche sous un drapeau américain. Par contre il n’y a jamais personnes à bord. Cette fois-ci non plus. On ronge nos freins pendant plusieurs heures en guettant au loin quelconque activité. En fin de journée des affaires ont bougé, Marcelo veut attendre mais moi j’y vais. Le capitaine est là avec un ami. Il a l’air ravi de me voir, moi encore plus. Pas le temps de finir les présentations qu’il me dit « You are welcome to come with us. ». Delà je fais de grands signes à Marcelo, il n’arrive pas à y croire, moi non plus.
Nous voilà donc bienvenue à bord du North Star avec Oded comme capitaine, Roy un ami et trois filles de mon âge Ofek, Noa et Hila.
Nous sommes samedi, nous avons trois jours devant nous pour profiter pleinement des lieux avant de prendre le large. La pression tombe, mais pas nos sourires. Je n’y crois pas et y croirait seulement une fois parti.

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Au bout de deux jours nous avons dû quitter le Blue Wind, mais Ivan nous a invité à dormir sur le pont de son voilier. Un bateau en acier qu’il a construit de ses mains il y a 20 ans. Son embarcation a connu vents et marées. L’histoire de cette famille reste un mystère pour nous. Petit à petit chacun des membres s’ouvre à nous et nous raconte leur histoire. En 1999 ils ont quitté la Russie, leur pays d’origine, par les côtes de la mer Noire. La raison reste toujours inconnue. On pourrait penser que cette mer intérieure est d’un calme plat, bien au contraire elle est le spectacle courant d’énorme tempête. Lors de leur traversée ils n’y ont pas échappé. Une vague énorme engloutit le voilier sur plus de 40 mètres. Le choix de l’acier dans ces moments-là est justifié. Si le pont avait été en bois nous n’aurions jamais connu cette famille. Par chance ils échappent à la tempête. Ivan ne ferme pas l’œil pendant plusieurs jours. Personne à part lui ne sait naviguer à bord. Enfin ils arrivent au passage du Bosphore, entre Europe et Asie pour rejoindre la Méditerranée. La question maintenant est de savoir où aller. Israël est leur première destination mais arrivés sur place, sans visa, l’entrée leur est interdite.
Trois choix se proposent à eux. En effet Chypre, Malte et les Canaries donnent la possibilité d’accéder aux îles sans visa à condition de rester vivre dans le port. Ils choisissent la première, plus proche. À l’époque ils ne parlent que russe et les débuts sont difficiles. Aujourd’hui Ivan parle grec et anglais. Il peut exercer une activité professionnelle sur son bateau. Il est capitaine de plusieurs voiliers privés comme le Blue Wind d’un propriétaire Libanais.
Le reste de sa famille vit sur l’île mais ne peut pas en sortir. Les enfants n’ont pas de passeport. Ils doivent retourner en Russie pour l’obtenir mais comment ? Par avion, impossible sans ce précieux livret. On se sent alors mal à l’aise quand nous racontons nos histoires d’aventures lointaines, mais au contraire ils se nourrissent de nos récits pour voyager à leur manière dans l’attente du jour où ils pourront le faire eux-mêmes.
En attendant mardi, nous profitons de bons moments ensemble. Nous allons nous baigner à deux pas de la marina tous les jours. Là-bas se trouvent des tortues de mer. Quel joli spectacle. L’eau est juste à la bonne température.
La vie dans la marina est agréable. Les gens commencent à nous connaître et nous avons parfois de belles surprises. Un skipper Thaïlandais vient souvent nous voir. Il s’occupe d’un service VIP pour touristes. Tous les jours il part en mer avec des clients. La nourriture est abondante et il en reste toujours. Au lieu de la jeter, il nous offre ces bons plateaux de fruits de mer. L’occasion d’en profiter sans se ruiner !

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Le mardi 4 août à 23h00 après les derniers doutes à la douane nous hissons enfin les voiles. Non… à vrai dire c’est d’abord le moteur qu’on met en marche pour sortir du port… Trente-trois heures de traversée nous attendent. Il fait nuit noir quand nous partons. À plusieurs kilomètres de la côte, Oded arrête le bateau. On enfile les maillots et plongeons dans la mer « noire », sensation garantie !
Rafraîchis, nous allons nous coucher.

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Au réveil je me rends compte que le mal de mer guette Marcelo. Il est tout blanc et tourne un peu de l’œil. C’est allongé qu’il se sent le mieux. Il ne peut quasiment rien faire. Heureusement l’équipage a des cachets qui arrivent à le stabiliser. Oui seulement stabilisé, il peut à peine parler.
De mon côté je me sens plutôt bien au matin. Seul le moment venu de manger la Shakshuka préparée par Roy me fait hésiter sur mon état. J’accepte finalement de prendre une pilule comme tout le monde sur le bateau pour pouvoir partager ce bon repas. La Shakshuka est un plat traditionnel Israélien qui se prend souvent au petit déjeuner. Un mélange riche en goût de tomates, oignons, ails, épices, fromages et œufs. Mes papilles en salivent encore.
Toute la journée je me sens drogué, je pense que c’est l’effet du médicament.
En mer les heures sont longues et il faut apprendre à s’occuper. Du coût on en profite pour mieux se connaître. Ofek est la fille d’Oded. Elle est accompagnée de deux copines Hila et Noa. Elles ont toutes les trois mon âge. Ce voyage est pour célébrer la fin de leur service militaire. Eh oui, en Israël il est obligatoire pour les femmes aussi. Deux ans en moyenne pour elles et trois pour les hommes. Étrange d’entendre de leur bouche les expériences de leurs dernières années. Une était « warrior » dans des unités spéciales, une autre dans les forces aériennes en charge de plusieurs soldats. Ces petits bouts de femmes qui ont l’air inoffensif ont vécu des histoires à mille lieues de la vie « peinard » des étudiants occidentaux. Mais en général elles ont l’air d’avoir aimé cette période. Il y a beaucoup de choses à dire et j’en reviendrais plus longuement dans le prochain article sur Israël et territoire Palestinien.

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Pour le moment je m’attelle à apprendre quelques mots en hébreu. Les classiques, c’est-à-dire la courtoisie, la nourriture, l’explication du voyage, la recherche d’un endroit où dormir, les nombres, les mots utiles de la vie courante quoi !
Parfois Oded arrête le voilier, l’occasion de se jeter dans le grand bleu. Rien autour de soi à part la mer et l’immensité des profondeurs.
Plus qu’une nuit et demain on met le pied à terre !

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Le vent à l’air d’avoir tourné non ? Les prochaines semaines promettent déjà de riches expériences…

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