Soudan

Arrivé sur l’autre rive du lac Nasser, il me reste encore 35 kilomètres de désert pour rejoindre la frontière. Aux portes du poste Égyptien j’ai la mauvaise surprise de devoir payer une taxe de 13 $. Chaque dollar m’est précieux puisque de l’autre côté au Soudan je ne pourrais pas utiliser ma carte de crédit, qu’elle soit Visa ou MasterCard.

Ma seule envie est à présent d’obtenir mon tampon de sortie d’Égypte. Sous sa grosse moustache grisonnante, l’officier des douanes n’a pas l’air de cet avis, il me fait comprendre que mes papiers ne sont pas en règle et que je dois faire demi-tour. C’est a dire remonter le Nil jusqu’au Caire (± 1300 km), bifurquer à droite vers Suez (± 150 km), puis redescendre le Sinaï (± 400 km) pour obtenir un petit tampon sur mon passeport. Bien sur dans le lot je me refarcis une vingtaine d’escortes policières, des nuits en cellules, des insultes, des arnaques et une dépression !

Soudan

Heureusement la route m’a envoyé un ange gardien. Fosti, Sud-Soudanais que j’ai rencontré sur le bateau faisant la traversée du lac Nasser, m’est d’une grande aide pour faire la traduction en arabe. De mon côté je suis certain d’être en règle. Je leur assure que je camperais ici le temps que mon visa expire pour me faire expulsé du pays s’il ne trouve pas vite une solution. Je demande qu’on m’appelle un colonel. Au fond de moi je suis terrifié, en plus de ça ils me disent que mes chances d’entrer au Soudan sont minces avec le tampon qui prouve mon passage par Israël, mais face à cette situation il ne faut montrer aucune faiblesse. Mon assurance leur fait bouger leurs fesses et je les vois passer plusieurs appels téléphoniques. Au bout de longues minutes d’attente j’entends le bruit de la délivrance, mon passeport vient de se faire tamponner.

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Je remercie mon ami Fosti et prends aussitôt mes cliques et mes claques pour sortir du pays. En sortant, un soldat caché dans l’ombre me dit « Welcome to Egypt !», comme je l’ai entendu des milliers de fois sur mon chemin jusqu’ici. Ça prouve qu’ils ne comprennent vraiment pas ce qu’ils disent. Il prend tout de même la peine de se lever de sa chaise pour me faire un signe et obtenir son bakchich, je le regarde dans ses yeux sombres et m’en vais en rigolant.
Avant de sauter de joie je dois d’abord passer la frontière soudanaise. L’accueil est complètement différent, finis les rires moqueurs, un sourire sincère s’inscrit sur leurs lèvres. Sans problème j’obtiens mon tampon et passe au Soudan. Ça vous semble peut-être bizarre de me sentir aussi enthousiaste d’entrer dans ce pays qui en fait trembler plus d’un, mais je me lance confiant sur ce nouveau territoire connu pour les voyageurs comme très accueillant et pacifique.

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Une fois passé ce fin grillage qui m’a semblé tellement difficile à traverser, je me sens libéré d’un fardeau qui pesait lourd sur mes épaules. L’Égypte a été jusqu’à présent mon pire pays.

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Les quarante kilomètres de désert jusqu’au prochain village me permettent d’exprimer mon bonheur. Je chante, je crie, je rigole mais ne pleure pas, je transpire… Oui ici il fait toujours aussi chaud. Plus que jamais il faudra éviter de rouler l’après-midi.

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Je me pause deux nuits à Wadi-Halfa pour régler de l’administratif. Je m’installe dans un « funduk », ces chambres d’hôtel à 2 dollars qu’on partage avec d’autres clients. Ça me permet de prendre mes marques et d’échanger avec la population locale. Les Soudanais semblent beaucoup plus humbles que leurs voisins et beaucoup plus discret. Tout le monde ne sourit pas mais on sent leur calme et leur gentillesse.

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Encore une mauvaise surprise pour mon portefeuille, je dois payer 40 $ pour voyager en règle sur les routes soudanaises… Heureusement tout se passe avec le sourire.

Nous sommes le 5 octobre, je fête mes six mois sur la route en commençant à 5h00 du matin, deux heures avant le lever du soleil. Mon vélo est équipé d’un moyeu dynamo qui me permet d’alimenter un phare relativement puissant. La route devant moi est parfaitement éclairée, par contre je me fais quelques petites frayeurs. Imaginez-vous un instant vous trouver de nuit en plein désert. Autour de vous aucun bruit à part le vent et la chaine du vélo qui grince. D’un seul coup vous entendez un chien aboyer, puis deux, trois… à cinq il n’est plus la peine de compter puisqu’ils sont là à courir après vos mollets mais vous ne les voyez pas car la lumière n’éclaire que devant vous. Par chance vos jambes vous propulsent par l’adrénaline. Ouf ! C’était chaud ! Et puis ça recommence 10 kilomètres plus loin…

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Sans le vouloir je fais ma plus longue étape du voyage avec 183 kilomètres au compteur avant 14h00 et arrive à Abri. Ce village se trouve au bord du Nil, j’y rencontre Magzoub qui a une guest-house. Le prix est bien trop élevé pour mon budget, mais son coeur soudanais me propose de rester là pour la nuit sans payer. Il m’offre même à manger. N’ayant presque rien dépensé aujourd’hui je lui donne le montant de mon budget quotidien.

Le soir rien de mieux de prendre son bain dans la fraîcheur du Nil.

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Dans le désert le vent peut être votre meilleur ami et devenir le pire en un rien de temps. Passant d’une bonne allure à 30 km/h, à maximum 10 km/h, ma seule envie à ce moment est de m’arrêter là au milieu de rien du tout.

Au Soudan de nombreuses cafétérias longent les routes. Un jour je rencontre Abazer un jeune Nubien. Il m’invite à manger un foul, ces haricots que je mange depuis mon arrivée en Égypte. Mes papilles préfèrent la préparation soudanaise et le pain qui l’accompagne. Il est beaucoup plus moelleux et d’un meilleur goût. Abazer ne veut pas me voir partir mais dans mes plans je comptais au moins faire 50 kilomètres de plus. Je décide finalement de rester, ça me permet de faire de belles rencontres partagées autour d’innombrables thés bien sucrés.
Encore une fois au coucher du soleil je profite du Nil. Certains disent qu’il y a des crocos, je ne les ai pas vu !

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Au Soudan ils mettent tous leurs lits dehors afin de profiter de la fraîcheur de la nuit. À chaque fois le spectacle des étoiles est grandiose. Une étoile filante, une deuxième et puis … Zzzzzzzzzzzzzzz

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J’adore la Nubie et ses habitants. Entre désert et verdure autour du Nil. Les Nubiens sont adorables et souffrent de l’image donnée par les médias occidentaux. Tous les jours on m’offre à boire ou à manger et même un lit. Tous portent la Djellaba blanche, du plus jeune au plus vieux, qu’ils soient à la maison ou dans les champs.
Je partage quotidiennement au moins un repas avec des Soudanais. Parfois je n’ai aucune idée de ce que je mange, d’autres fois je suis content à la vue de pâtes mais déchante rapidement quand je découvre qu’elles sont sucrées. Oui ils mettent même du sucre dans les spaghettis !!

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La reprise du voyage en solo se passe plus facilement que je ne l’aurai imaginé. Je pense beaucoup à Marcelo qui vit des moments pas faciles. Devoir faire une parenthèse dans une telle aventure pour revenir à cause de problèmes familiaux doit être une épreuve très difficile. Mes connexions internets sont très mauvaises et nous ne pouvons même pas communiquer.

Arrivé à Dongola je ne prends même pas la peine à me casser la tête pour trouver un endroit où dormir. Les prix des chambres d’hôtel sont tellement ridicules que je m’offre ce luxe. Je rencontre Angelo un back-packer Italien. Je suis le premier blanc qu’il voit depuis un petit moment. Pas étonnant, le pays n’est pas réputé pour son tourisme, alors qu’il a du potentiel.

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Tout le monde me conseille de me rendre aux pyramides de Meroë, plus petites que les égyptiennes mais beaucoup moins touristiques. S’y rendre signifie faire un long détour par le désert sans beaucoup de ravitaillement. Je prends la décision de ne pas m’y rendre surtout pour éviter de me battre face au vent. Je le regretterai plus tard mais ça me donnera une raison de revenir faire un tour dans ce coin.
Ma descente se fait directement vers Khartoum la capitale. Je n’échapperais tout de même pas à un désert de 300 kilomètres.
Depuis quelques jours j’entends qu’il y a un couple de voyageurs à vélo juste devant moi. Tous les jours je gratte quelques kilomètres sur leur avancé mais pas assez pour les retrouver. Je n’arriverais jamais à les rencontrer.

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En général je pédale la matinée en poussant parfois jusqu’à 14h00. Dès midi la chaleur est insupportable. Je passe donc souvent mes après-midi dans les petites cafétérias en bord de route pour manger et dormir le temps que le soleil baisse.

Passé Al Dabbah une borne m’affiche les 300 derniers kilomètres jusqu’à Khartoum. Cette portion ne longe plus le Nil et me voilà en plein désert. Je suis chargé comme une mule en eau mais ce n’est pas vraiment nécessaire. Je suis toujours étonné de voir autant de jars en terre cuite sur les routes soudanaises dédiées aux voyageurs de passage. L’eau fraiche provient du Nil, étonnement très clair, parfois un peu trouble mais tout le monde la boit donc je la bois aussi sans problème.

Cette nuit-là je dois pour une fois au Soudan déballer ma tente, pas étonnant puisque je me trouve en plein désert. J’aurais préféré une nuit à la belle étoile avec cette chaleur, mais on ne sait jamais, un scorpion pourrait vouloir s’inviter dans mon sommeil.

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Les deux jours suivants jusqu’à Khartoum seront un combat intérieur. Me retrouver tout seul fait m’imposer un rythme trop soutenu, je n’arrive pas encore à trouver le bon équilibre. J’ai en ligne de mire ces 300 kilomètres que je veux faire en deux étapes mais la mauvaise surprise c’est qu’il a 30 km de plus que prévu… Le vent est parfois terrible, mais je suis borné et me force à pousser au-delà de mes limites.

Les pauses Pepsi et l’échange avec les Soudanais sont une bonne combinaison pour refaire le plein d’énergie(s). Les dernières bornes s’écoulent petit à petit et me voilà enfin rentré dans la ville.

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La première impression de Khartoum me fait mal aux bronches. En plus de pollution, la poussière soulevée par le trafic important et ces tuk-tuk par milliers grattent la gorge. En plus de ça la route est encore longue, je dois me rendre de l’autre côté de la ville où Jeanette, membre du réseau Warmshowers m’attend.

Je n’ai pas de carte mais je sais que je dois rejoindre la route 60, « setime » en arabe. Je me fais balader d’une rue à l’autre, certains me disent qu’elle se trouve 5 km, d’autres 10 ou 15, ça sera finalement 25 !

Heureusement j’ai pour la première fois de mon voyage acheté une carte sim, ce qui me sauve d’une nuit dans la rue. Je retrouve finalement Jeanette de Nouvelle-Zélande et son mari Basim Irakien. A leur manière ils parcourent la planète de pays en pays en y vivant quelques années. Japon, Ecuador, Laos, etc. Basim, talentueux poète dans sa langue natale, l’arabe, qui a été plusieurs fois récompensé de prix prestigieux, suit sa femme aux quatre coins de la planète.

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Khartoum est une ville fascinante, un vrai chaos africain comme je l’attendais. Il y a même un aéroport international qui se trouve en plein milieu de la ville ! Les rues principales sont bitumées, les autres c’est une autre histoire…

Ici il y a des banques, mais pas possibilité de retirer de l’argent pour les étrangers. Il est plus intéressant d’échanger dans la rue ses dollars. Parfois un peu compliqué, il faut savoir négocier. Je me rappelle de cette fois dans une épicerie ou j’ai échangé 20$ pour 180 pounds soudanais premier prix et arrive au final à ajouter 6 ponds et le plus important, 2 oeufs !

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J’obtiens par la même occasion mon visa éthiopien. La nationalité française me fait l’obtenir assez rapidement, pour une durée de 3 mois et 60$.

Je dis que j’ai de la chance d’être Français, et pour cause. Marcelo qui avait voulu le faire au Caire s’était fait refouler directement. Pour lui pas le choix avec un passeport Salvadorien, il devait rentrer dans son pays d’origine.

De même pour Yashar d’Azerbaïdjan qui est arrivé quelques jours après moi à Khartoum. A vélo lui aussi, on pensait traverser l’Ethiopie ensemble. Malheureusement sa nationalité l’empêche aussi d’obtenir son laisse passé… A croire que la route veut me voir voyager seul.

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Un jour je rencontre par hasard dans un supermarché deux Français, Catherine et Régis. Ils travaillent tous les deux pour la Croix-Rouge ici à Khartoum. Je leur demande par hasard s’ils ont des informations sur la malaria. Cette maladie ne touche pas le coin mais à partir de l’Ethiopie je devrai faire attention. La malaria (ou paludisme) est transmise par la piqûre de moustiques. Ils y a deux solutions face au problème.
La première est de prendre un traitement préventif tout au long de la période exposée aux risques. Malheureusement les effets secondaires de ces médicaments sont connus pour être très dangereux pour la santé au long terme. Surtout que moi je risque d’être en territoire infecté pour au mois 5 mois et que le traitement n’offre pas une protection à 100% aux risques.
La deuxième solution est de se protéger soi-même en pensant tous les soirs à vêtir un pantalon long, une chemise et surtout des chaussettes ! Les moustiques raffolent des chevilles. A ça on peut ajouter un spray antimoustique « FORT » (pas celui qu’on trouve au supermarché du coin) mais qu’il faut savoir user avec modération J’ai choisi cette option et ai réussi à obtenir avec mes amis de la Croix-Rouge un traitement curatif (ainsi que d’autre médicaments). C’est-à-dire que si j’attrape le paludisme je dois prendre un traitement de huit pilules par jour pendant 3 jours. Pour savoir si ce parasite se promène dans mon corps je dois d’abord le reconnaitre. Pour cela je me rapproche de l’ambassade française de Khartoum et rencontre de fil en aiguille Abusufian, assistant du conseiller de coopération et d’action culturelle. Il prend l’affaire personnellement et avec ses contacts, il obtient au final grâce à un docteur, cinq « tests de terrain » qui diagnostiquent à l’aide d’une goutte de sang si oui ou non on est atteint de paludisme.

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Avant de repartir Regis et Catherine de la Croix-Rouge m’invitent à prendre un petit-déjeuner le samedi matin. Catherine étant bretonne prépare des crêpes, quel plaisir ! C’est l’occasion de discuter pendant des heures de nos voyages. En effet leur travail les fait bouger partout dans le monde. Pakistan, Angola et même Corée du Nord, ce pays qu’on ne connaît pas trop, eux y ont vécu et vu ce qui se passait dans cette dictature.
Ca m’a fait du bien de partager un bon moment avec des compatriotes, je repars avec un sac plein de nourriture (dont du saucisson et de la bière) et plein d’énergie pour affronter le lendemain le départ d’une nouvelle aventure.

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Je quitte Khartoum seul et avec un nouvel état d’esprit. Finies les journées de plus de 170 km, je m’impose plus de pause cette fois-ci.
Le midi je m’arrête en général dans les cafétérias ou les stations essences. Je suis toujours bien accueilli par les Soudanais. On m’avait dit que dans le sud ils étaient moins sympathiques mais je suis agréablement surpris de leur gentillesse. Je sors parfois mon diabolo ou ma guitare et en échange j’obtiens souvent un repas ou une boisson gratuite. On rigole bien quand c’est leur tour de jouer de la musique !

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J’essaye à chaque fois de profiter de la fin de journée pour reprendre la route pour quelques heures quand le soleil part se cacher derrière l’horizon. Avant la nuit je trouve en général des familles qui sont ravies de m’accueillir et me donner un lit.
Je me rappelle de Merghani Hassan rencontré lors d’une pause déjeuner. Impressionné par mon voyage, il m’offre en plus de mon repas de le rejoindre ce soir dans sa famille à Dednoba, un village à une quarantaine de kilomètres. Arrivé chez lui, je rencontre ses nombreux enfants et divers membres de la famille.
Au lieu de rester à l’intérieur on sort les lits dehors. L’occasion pour partager un thé et rencontrer ses amis.
Le Soudan est un pays à 97% musulman, plus qu’une religion ce sont aussi des traditions et une manière de vivre qu’il faut respecter. La place des hommes et des femmes dans la maison est différente, même s’ils sont plus cool qu’en Egypte, je ne partage jamais un repas avec les femmes. En parlant de manger, il faut veiller à utiliser sa main droite pour se servir et non la main gauche (difficile pour moi gaucher !). Bien souvent l’invité mange en premier, sous les yeux écarquillés de ses hôtes, ce qui me gène à chaque fois. Et puis au Soudan il y a cette position qu’il faut absolument adopter quand on est assis, celle de mon ami Merghani ci-dessous.

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Depuis que j’ai quitté la capitale, le ciel est plus nuageux et il n’est pas rare qu’il pleuve la nuit. Au matin l’air est frais et l’odeur de terre humide et de verdure est agréable. Seul l’odeur de trop nombreux animaux morts (oiseaux, chiens, chèvres, ânes, vaches, dromadaires…) sur les bords de routes piquent parfois mes narines grandes ouvertes.

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Les derniers jours je profite vraiment de mon voyage. Je prends beaucoup plus mon temps et vois les choses différemment. Prenons l’exemple de ces jeunes à vélo qui me suivent et qui me dépassent rapidement sans broncher. Au début ça m’énervait. Maintenant quand ils le font je leur dis juste bonjour avec un grand sourire suivi de « Are you ready for a race ?? », ils n’ont même pas le temps de comprendre que j’engage déjà le décompte « 3…2…1… GO ! ». Nous voila pour une course de quelques centaines de mètres qu’on finit souvent en grosse rigolade.

Petit à petit la route monte vers l’Ethiopie. Le désert laisse place à quelques bouts de savane. Je pense voir une fois mon premier zèbre, en fait c’était un âne blanc tellement maigre que l’ombre de ses côtes lui donnait des allures de zèbre…

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Il fait toujours aussi chaud et éloigné du Nil les ravitaillements en eau se font plus rares. On m’avait prévenu que sur cette route la seule eau qu’on trouvait était marron mais potable. De toute façon je n’ai pas le choix, mes bouteilles sont vides et en acheter ici sont hors de prix. Je rencontre ici Dieter un Allemand parti il y seulement trois semaines et demie d’Allemagne. Il a fait en quelques semaines ce qui m’a pris 6 mois. Bien que nous nous trouvons sur deux roues tous les deux, nous vivons dans un espace-temps complètement différent.

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Le soir même je dors dans une grande ferme. Je dors avec les travailleurs, d’un côté se trouvent les Soudanais, de l’autre les Ethiopiens. Encore une fois j’ai le droit à un lit en bois au matelas tressé. Par contre ici la taille standard n’est pas 1,84m…
Au matin on m’offre un thé bien sucré, suivi d’un café bien corsé qu’ils adoucissent avec une manière bien à eux. C’est-à-dire remplir la moitié de la tasse de sucre, l’autre de café… Je n’arrive plus à savoir si c’est du café sucré ou du sucre au café.

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Mes deux dernières nuits au Soudan se passent dans des villages très pauvres où les maisons sont recouvertes de toit en paille. Cependant les habitants gardent leur joie de vivre et ont un vrai sens du partage. Une fois de plus je n’ai pas à me soucier de la nourriture et de mon lit.

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Je rencontre Adam, professeur d’anglais et membre important dans l’école primaire du village. En nous baladant dans les ruelles, je rencontre son père qui a 52 ans. Adam me dit que lui a 47 ans. Bien entendu je rigole, je lui dis que ce n’est pas possible, on ne fait pas d’enfants à 5 ans. Mais lui reste tout à fait sérieux et me dit que c’est la stricte vérité. Leurs cartes d’identité le confirment, encore une de ces contradictions à l’africaine…

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Le jeudi 29 octobre je me dirige un peu à reculons vers la frontière Ethiopienne. L’Ethiopie est connu pour ses paysages magnifiques, mais a la terrible réputation chez les cyclo-voyageurs d’être le pays le pire de tous ! Jets de pierres, insultes, surpopulation … Une sacrée expérience m’attend devant moi.

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11 réflexions sur “Soudan

  1. Toujours aussi plaisant de lire le détail des tes – incroyables – aventures, le tout agrémenté de très belles photos, vivement la suite !…

  2. Bonjour Gauthier,
    Félicitations pour votre périple, et nous vous remercions de nous faire partager votre expérience dans notre pays, le Soudan, dont on parle si peux en France, ou de façon négative dans le meilleur des cas.
    L’association des soudanais de France, est disposée à vous rencontrer à votre retour, en vue de nous raconter le moindre kilomètre.
    Bon courage pour la suite,
    Bakri

    • Merci Bakri,

      Je suis honoré que l’association des soudanais de France suive mon aventure.

      Alors que j’ai fini il y a peu ma traversée africaine, le Soudan est resté l’un de mes pays préférés. En « compétition » dans le TOP 3 !

      Au plaisir de vous rencontrer à la fin de voyage,
      Gautier

  3. C’est dingue, vraiment un voyage extraordinaire, au contact des populations et dans des zones vides de touristes, quelle expérience ! Bonne route, take care.

  4. Bonjour Gautier !
    Je viens juste de lire cet article. J’ai hâte de savoir comment s’est passée la traversée de l’Éthiopie. J’espère que tu vas bien. Bon vent (breton bien sûr) !

  5. Passionnant ça donnerait presque envie d’en faire autant…. Bon maintenant à mon âge c’est plus raisonnable de lire des récits d’aventures que d’y participer… et en plus c’est moins fatiguant et surtout moins risqué ! Philippe

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