Quand certains prétendent se perdent dans la Creuse, moi au contraire je m’y suis retrouvé. Voilà plus d’une semaine qu’on est parti et je commence enfin à récupérer un bon rythme, mon rythme. Les jours précédents étaient difficiles mentalement suite au départ et physiquement puisqu’il fallait remettre la machine en marche.
Sortis de ces ennuyantes plaines agricoles nous arrivons enfin dans le décor vallonné de la Creuse.
En plus de ça, Brendan (le fils d’une collègue à ma mère) que je ne connais mais que remercie à travers ces lignes, nous a donné un contact dans une ferme à Chard. Le relief ne permet pas un accès reposant mais les paysages en valent la peine.
Personne ne nous attend, mais nous avons un nom, un certain « Pierre » à aller voir.
Arrivés sur place, après une longue et dure journée, nous apercevons un groupe discuter au bord d’un plan d’eau. Ils ont l’air étonné de voir deux voyageurs à vélo arrivés. Nous disons que nous venons voir Pierre. Ils rigolent puisque pour une fois il n’est pas là, mais nous expliquons la situation et nous voilà très vite les bienvenus.
Le lieu est magnifique, un barrage a été construit il y a au moins deux siècles afin d’alimenter une scierie via un moulin.
Il y a quelques années trois frères et sœurs ont décidé de s’unir autour d’un projet commun et d’acheter ce lieu afin de réaliser leur rêve et au long terme de le partager pour en faire un habitat groupé.
Petit à petit le lieu prend forme, des habitations se construisent, des parcelles sont labourées et des animaux paissent tranquillement. On y voit ici un grand potentiel de vie autonome et alternative.
France
France, le départ (1ère partie)
Voilà, ce jour tant attendu est enfin arrivé. Tout au long de la préparation on y pense sans y penser. Il paraît lointain, mais dès qu’on pose à ce » départ » une date, un horaire et un lieu tout arrive très vite. À partir de ce moment on se dit que ce rêve va devenir enfin une réalité. Mais en fait on s’en rend compte seulement une fois qu’on est sur la route. L’entourage prend conscience que ce n’est plus une blague et que dans quelque temps on sera parti.
Pour moi c’était le 5 avril à Rennes aux alentours de 14h30 au lendemain d’une fête avec familles, amis et proches. On a beau s’y préparer, à imaginer comment ça se passera, mais au final c’est impossible à prévoir, chacun le vie à sa façon.
Les aux revoirs sont parfois difficile. On se demande si au retour on reverra tout le monde, mais ce voyage est un choix, mûrement réfléchi et il était temps pour moi de partir.
Ce projet qui était à la base prévu en solitaire s’est transformé au gré des rencontres en un voyage à deux avec Marcelo, pour quelques mois, voire peut-être quelques années.