De l’Aveyron à l’Ardèche en passant par les Cévennes

Après avoir pris mon temps, je remercie mes hôtes et je reprends la route. Avant d’arriver sur le plateau du Larzac, il ne me reste plus qu’une ascension. Alors que je ne pensais pas arriver là, puisque je rappelle que je n’avais tracé aucun itinéraire avant de partir, je rentre dans le massif des Cévennes.

Les Cévennes

Les Cévennes

Normalement j’ai l’habitude de voyager seul et j’aime cela, mais là je viens de passer une grande partie du voyage accompagné. Il faut que je retrouve le bon rythme, mon rythme.
J’aime aller à la rencontre des autres mais cette nuit-là je veux me retrouver seul. L’environnement dans lequel je me trouve se prête bien au jeu. Malgré la pluie, je passe une très bonne nuit.

Bivouac dans les Cévennes

Bivouac dans les Cévennes

Quand on voyage à ma manière, seul, sans beaucoup d’argent il faut accepter la solitude. Bien sûr on fait plein de rencontres : un cycliste qui vous tape la discute sur quelques kilomètres, une personne curieuse de tout ce paquetage pendant que vous remplissez vos gourdes au robinet d’un cimetière, un breton qui vous interpelle en voyant le fanion sur votre vélo, un hôte généreux rencontré parfois par hasard, un vieux monsieur qui vous dit de profiter de votre jeunesse, etc. Mais toutes ces rencontres ne sont qu’éphémères, qu’elles soient de quelques secondes ou d’une soirée, ce sont en règle générale des rencontres sans lendemain. Le cyclovagabond n’est qu’un voyageur de passage.
Cette situation est quand même intéressante, en effet les gens se livrent alors beaucoup plus rapidement. Ces brefs échanges deviennent tout de suite très enrichissants.
Et puis chaque jour est fait d’une nouvelle surprise.

Cévennes

Des paysages qui donnent la patate dès le matin !

Après cette nuit en pleine nature je reprends la route direction les gorges de l’Ardèche. Quelle idée de passer par là en plein mois d’août… Les routes sont pleines de touristes pressés d’aller d’une activité à une autre. Bivouaquer est quasi impossible et les campings sont pleins. Mais dans toute cette activité je vais tout de même rencontrer des gens généreux.
Tandis que je fais mes courses à ma manière à l’arrière d’un supermarché, une jeune femme a dû me voir sans que je m’en aperçoive. En effet, alors que je repars elle m’intercepte et me dit « Vous partez ? Vous voulez des oranges ? ». Surpris, j’accepte et elle repart aussi vite qu’elle est arrivée.
Plus loin recherchant en vain un endroit où bivouaquer, j’aperçois deux couples avec des enfants remonter une rue. Et puis on ne change pas ses bonnes habitudes, je leur explique mon voyage et très vite, bien qu’ils reçoivent ce soir-là des amies ils m’invitent à passer la soirée en leur compagnie.
Vu que leur jardin n’est toujours pas pourvu d’arbres pour y accrocher mon hamac il me proposent une tente.
Nous passons la soirée autour d’un bon repas avec comme digestif de la bonne Chartreuse verte et finissons avec plusieurs parties de pétanque. Mon équipe gagnera 3-1 !

Partie de pétanque

La Chartreuse rend cette partie de pétanque floue

Sans le savoir, j’étais tombé dans une famille de cycliste. Du coup le lendemain Nicolas et son beau frère Christophe m’accompagneront sur quelques kilomètres.

(La suite c’est par-là)