Je quitte après trois jours le lodge luxueux où j’ai été gentiment invité. Je suis reposé et mes sacoches sont pleines de nourriture. Je pars à présent dans le désert où le prochain supermarché se trouve à 15 jours. Mon stock se résume au plus compact possible : riz, spaghetti, bouillon cube, oignons, ails, porridge, boîtes de conserve, biscuits et beurre de cacahuète. Pas très glamour, mais ça me nourrira sans prendre trop de place.
En ce qui concerne l’eau, c’est physiquement impossible pour moi de transporter une telle quantité qui me permettra de traverser le désert en autonomie. Un litre d’eau représente un kilo, s’il fait chaud je peux en consommer facile 10 litres par jour, plus celle utilisée pour cuisiner, la douche on oublie. Sur le chemin il y aura peu de ravitaillement. Ainsi, je compte sur la générosité des touristes en 4×4. Ils fréquentent beaucoup la Namibie en cette saison.
Desert
Namibie (1ère partie)
Le samedi 27 février 2016, je traverse le Zambèze, frontière naturelle entre la Zambie et la Namibie.
On m’avait prévenu, l’Afrique avec un grand “A” était fini pour moi. La ville de Katima Mulilo n’est pas très évoluée, mais déjà je peux voir la différence. Le charme des supérettes est remplacé par les façades franchisées sud-africaines : Pick’n Pay, PEP, FNB …
L’influence des colonies allemandes se reconnaît dans l’organisation des rues et dans l’architecture.
Soudan
Arrivé sur l’autre rive du lac Nasser, il me reste encore 35 kilomètres de désert pour rejoindre la frontière. Aux portes du poste Égyptien j’ai la mauvaise surprise de devoir payer une taxe de 13 $. Chaque dollar m’est précieux puisque de l’autre côté au Soudan je ne pourrais pas utiliser ma carte de crédit, qu’elle soit Visa ou MasterCard.
Ma seule envie est à présent d’obtenir mon tampon de sortie d’Égypte. Sous sa grosse moustache grisonnante, l’officier des douanes n’a pas l’air de cet avis, il me fait comprendre que mes papiers ne sont pas en règle et que je dois faire demi-tour. C’est a dire remonter le Nil jusqu’au Caire (± 1300 km), bifurquer à droite vers Suez (± 150 km), puis redescendre le Sinaï (± 400 km) pour obtenir un petit tampon sur mon passeport. Bien sur dans le lot je me refarcis une vingtaine d’escortes policières, des nuits en cellules, des insultes, des arnaques et une dépression !
Égypte
Après une Israël très occidentale nous voilà à présent bien au Moyen-Orient ! Les officiers de police Égyptiens tout en blanc nous accueillent avec un « Welcome to Egypt ! ». Ces trois mots qui nous colleront aux baskets jusqu’à notre sortie du pays.
Le paragraphe qui suit est surtout dédié aux éventuels voyageurs venant d’Israël et souhaitant entrer au Soudan en passant par l’Égypte.
En effet n’importe quelle trace d’un quelconque passage en Israël sur votre passeport éliminera directement vos chances d’entrer au Soudan. Il faut donc vous assurer dès le début d’obtenir votre tampon d’entrée Israélien sur une feuille volante. Le problème ensuite est que si vous entrez en Égypte par Taba (ville frontière), l’ambassade soudanaise en déduira que vous étiez en Israël.
Il existe alors deux solutions si vous écartez le passage en avion et que vous êtes européen. Une est onéreuse, l’autre moins mais plus risquée.
La première consiste à faire un crochet par la Jordanie et prendre un bateau pour traverser la pointe nord de la mer Rouge et arriver à Nueiba. Il faut donc payer le visa d’entrée en Jordanie et le bateau.
Cette option étant hors budget pour moi j’ai décidé de tenter quelque chose de plus risqué. Étant européen et Français j’ai la chance de pouvoir entrer sur le territoire égyptien à la seule présentation de ma carte d’identité. Au Sinaï il n’y a même pas besoin de visa si vous restez moins de quinze jours. J’obtiens après de longues discussions mon tampon d’entrée sur un papier à part. Heureusement je n’ai pas fait l’erreur de faire l’extension du visa sur place. Je prends le risque de le faire dans le sud de la péninsule à Sharm el-Sheikh. On verra comment ça se passera…