Reprise de la route en solitaire

Voilà, le jour est arrivé où nos chemins se séparent… Nous prenons notre temps avant de partir du camping. L’émotion est très forte, il y a à Bourg-Madame un rond-point symbolique. À gauche la France, à droite l’Espagne. Nous avons du mal à prendre la route chacun de notre côté.
Je l’aurais bien accompagné jusqu’à Barcelone mais j’avais, avant de croiser sa route, le projet de rejoindre Océane et Yann, rappelez-vous ce couple rencontré au début de mon voyage partie dans un éco-village au dessus de Carcassonne. Et de toute façon il fallait bien qu’on se dise au revoir un jour.

Le rendez-vous est pris, nous nous retrouverons sur une route du monde ! Merci à Catherine, l’hôte qui nous a permis de nous rencontrer.

Afin de penser à autre chose je mets les bouchés doubles et avance à un bon rythme. Encore une fois quand je passe le col de Quillane, je distingue bien les deux climats de chaque face de la montagne.
Malgré le vent de face j’avance à vive allure grâce à une descente qui ne se terminera que le lendemain.

Dans un village, en voulant voir si la boulangerie jetait du pain, je tombe en arrière boutique sur le boulanger. Je lui demande s’il a du pain de la veille. Il me répond que si j’attends 4 minutes j’aurai du pain frais tout juste sorti du four. BINGO ! J’aurai dû m’en douter, c’est un breton…
Remis d’appoint je continu ma descente dans des lacets qui n’en finissent pas. Tant mieux j’en profite, mais j’espère juste ne rien n’avoir oublié là-haut parce que je n’ai pas envie de faire la remontée !

Des kilomètres et des kilomètres de descente !

Des kilomètres et des kilomètres de descente !

Vers 18h00, arrivé à Couiza, je voulais avoir un peu de compagnie pour la soirée afin de penser à autre chose.
C’est là que je croise un monsieur, j’explique comme d’habitude ce que je fais et demande un abri pour la nuit. Il me répond « Oui j’ai un abri, mais je ne te connais pas. Comment est-ce que je peux te faire confiance ? ». Je n’avais rien d’autre que ma bonne volonté. Il l’acceptera. MAGIQUE ! Mon hôte s’appel Fifi un homme qui se relève tout juste d’un passage à vide suite à un accident qui lui handicape une de ses mains. Ancien champion de montée à la corde et habile de ses doigts, il lui est aujourd’hui difficile de magner ses outils. Mais on sent en lui une grande générosité et une véritable gentillesse. La maison dans laquelle il m’accueille n’est pas la sienne mais une qu’il retape en partie. J’ai alors l’embarras du choix pour choisir ma chambre.

Je vais beaucoup mieux et décide d’aller faire un tour dans le village, c’est là que je reçois un SMS d’Océane. Elle m’explique en gros qu’il y a des tensions dans le groupe puisque trop de personnes ont ramené leurs amis et que je serai la goutte qui ferait déborder le vase.
Je ne pense pas être obligé de vous expliquer dans quel état j’étais.
En rentrant à la maison j’explique l’histoire à Fifi, mais maladroitement sans le faire exprès il ne me remonte pas du tout le moral, sa vision très sombre du monde ne m’aide pas…
Je vais alors me coucher tôt en espérant que le lendemain sera un jour meilleur.

Pour une fois j’avais hâte de sortir d’une maison. Les ondes y étaient très négatives.
Je continu alors ma descente vers Carcassonne et décide tout de même de passer du côté de l’éco-village dans les Montagnes Noires. Les paysages m’ont l’air magnifiques.
Par hasard sur mon chemin, Océane se trouve avec deux amies sur une terrasse, nous prennons un verre ensemble. Cette brève rencontre me remonte tout de même le moral, bien que quelques jours de repos m’auraient fait grand bien. Ma dernière pause remonte à une dizaine de jours à Arcachon.

Dans un lavoir

Activité quotidienne : laver son linge

Lespinassière

Lespinassière

Vue sur les Pyrénées depuis les Montagnes Noires

Vue sur les Pyrénées depuis les Montagnes Noires

En fin de journée je suis accueilli par une famille fan de pétanque à Courniou ! Ils m’offrent tout ce qu’un voyageur à vélo désire après une rude journée : un abri (ici la cabane au fond du jardin), une douche, un bon repas et de l’échange.

Après une bonne nuit de sommeil, comme convenu je saute par dessus la barrière. L’idée ce jour-là est de rejoindre une collègue à ma mère et sa famille que je connais depuis une dizaine d’années. Ils se trouvent dans l’Aveyron à St Jean d’Alcas dans la maison de famille pour les vacances.
Pour y arriver je dois passer quelques petits cols entre la Salvetat et Lacaune.
Mon idée est par la suite d’aller en Auvergne, mais je n’ai pas de carte. Du coup, à Belmont, dans un beau petit village où se déroule une braderie je décide de trouver une vieille carte comme nous avions fait avec Marcelo plus tôt. Malheureusement cette fois-ci, malgré l’aide d’un gentil couple, la chance me tourne le dos, personne n’a la carte dont j’ai besoin. Tant pis l’Auvergne sera pour une prochaine fois !

Arrivé à Sainte-Affrique, il ne me reste plus beaucoup de kilomètres pour arriver à bon port. Les paysages sont grandioses. Enfin j’arrive dans cette maison familiale, le temps de prendre un goûter et ils doivent partir rejoindre des amis. J’en profite pour installer mon hamac sous une des granges et faire un petit tour dans les fortifications du village médiéval du XVe siècle.
Le frère d’Isabelle est éleveur de brebis. Leur lait est envoyé à quelques kilomètres de là à Roquefort afin de produire le célèbre fromage du même nom.
Le soir je suis gentiment invité à passer la soirée avec des amis bretons venus dans le coin pour les vacances.
Le repas se déroulera à merveille, mais exténué j’ai hâte de retrouver les bras de Morphée.

L'Aveyron

L’Aveyron

(La suite c’est par-là)

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